La seconde guerre se termine enfin. Dans ce Berlin en ruines, il est aujourd’hui temps de reconstruire un monde meilleur. Les résistants Käthe et Gerd peuvent enfin agir en plein jour et s’engagent immédiatement pour sauver leur ville. Käthe, surtout, a de grandes ambitions pour son pays. Elle veut créer une élite allemande, et pour cela va jusqu’à mettre en place un programme pour éduquer les enfants issus des élites intellectuelles, dans un lieu fermé, protégé, secret. Gerd la suit, l’admire pour sa détermination, son patriotisme, mais il fait souvent des aller-retours entre l’Est et l’Ouest de Berlin, il se lie d’une forte amitié avec l’Américaine Liz, et il voit aussi tout ce que le monde occidental a de bon.
Ce roman apporte un regard neuf, complexe, très humain, sur ce moment clé de l’Histoire, lorsqu’une ville a été coupée en deux, quand des idéaux se sont confrontés, quand chacun et chacune pensait pouvoir créer un monde nouveau, plus juste, glorieux. On suit Gerd, l’homme plutôt effacé, et profondément bon, qui oscille d’un univers à l’autre, entre ses sentiments et ses idéaux. Un homme tiraillé et sensible, qui jouera le jeu de l’espionnage à contrecœur.
Pour son deuxième roman, Laurent Petitmangin manie une nouvelle fois avec talent le poids du silence, les non-dits, la force des sentiments qui unie les personnes, et la difficulté de communiquer lorsque les idées ne sont plus complètement partagées.
Dans une délicate écriture, l’auteur fait revivre cette époque trouble de Berlin, où tout est à refaire, où l’humain est décrit avec tendresse, se démenant dans un monde en déséquilibre.
Il questionne jusqu’où l’on peut aller pour suivre ses idées. Et montre les dangers de trop suivre celles-ci, jusqu’à en perdre son humanité.
Editions La manufacture de livres (octobre 2021)
Autre livre de Laurent Petitmangin sur le site : Ce qu’il faut de nuit