Début des années 60, à Saigon, les américains vivent dans une certaine opulence, en colons dans un pays en guerre. Ecrit sous la forme d’une longue lettre, Absolution prend des allures de témoignage : celui de Patricia, fraîchement débarquée, pleine d’illusions, de naïveté, qui va poser un regard circonspect sur ces congénères, et en dévoiler les travers, non sans une pointe d’humour désabusé.
Patricia veut être l’épouse parfaite, veut s’intégrer à cette société bourgeoise entourant son mari, et très rapidement se retrouve prise sous l’aile de Charlene, une femme pleine d’énergie, occupant frénétiquement son temps, comme dans une quête désespérée de rédemption, à aider les plus démunis. Embarquée dans la mission un peu farfelue de faire confectionner des tenues traditionnelles vietnamiennes pour les poupées Barbie, afin de les vendre aux riches américaines, et obtenir ainsi des fonds utiles aux hôpitaux, Patricia va découvrir un monde complexe.
Alice McDermott, dans un Vietnam chaud et humide, excelle à décrire le monde de ces femmes cantonnées à des rôles d’épouses et de mères, qui se retrouvent souvent seules à gérer leurs enfants, les fausses couches, la solitude, et la superficialité d’une existence vide de sens.
A travers ce livre, elle dénonce également l’arrivisme colonialiste, et les horreurs de la guerre.
Dans une écriture cisaillée et un récit faussement simpliste, elle parvient à donner vie à des personnages complexes et nuancés donnant un angle de vue personnalisé de la Grande Histoire.
Editions La Table Ronde (août 2024)
Traduction Cécile Arnaud
Autre livre de l’autrice sur notre site :
Someone (août 2015)
Alice McDermott est née à Brooklyn en 1953. Ses nouvelles ont notamment été publiées dans le New York Times, le New Yorker et le Washington Post. Elle est l’auteur de huit romans, dont cinq ont paru à Quai Voltaire. Elle vit près de Washington et occupe la chaire de littérature de l’université John Hopkins. Finaliste du Kirkus Prize et du National Book Critics Circle Award, La Neuvième Heure figure en 2017 parmi les meilleurs romans de l’année de la New York Times Book Review, du Wall Street Journal, de Time Magazine et du Washington Post.