La Seine et Marne. Le 7.7. Un abribus. Un jeune homme à capuche se raconte. Au fil de ses pensées, dans un style oral percutant, brut et énergique, le narrateur décrit une vie rude, une vie en marge, à se construire dans la boue et sous les poings.
Au départ, c’est un trio soudé : le narrateur, celui à la gueule fragile, la fille Novembre qui s’affirme à coups de poings et Enzo le bon copain frondeur. Ils se soutiennent, toujours ensemble, ils jouent, se chamaillent, et grandissent.
Ils sont coincés dans ce département où le bitume grignote petit à petit le marron, où les vieux paysans, leurs soirées lotos, leur salon de coiffure dans le bar du coin, laissent peu à peu la place aux familles de Parisiens, qui restent à faire bronzette dans leurs jardins, et à traverser la ville dans leurs grosses voitures.
Marin Fouqué signe un premier livre brûlant, à l’écriture rythmée, orale, qui résonne comme un slam. Issu de la poésie, du chant lyrique, et du rap, se produisant dans des performances où se mêlent prose, chant et musique, l’auteur offre un livre d’une grande force, où musicalité et aux mots tranchants, aux images puissantes, à la réflexion douce-amère sur ces coins de banlieue « entre deux », et cet âge compliqué en bouleversements qu’est l’adolescence.
Editions Actes Sud (2019)